Rakotomalala, Malanjaona, 2008, « Remarques sur le mécanisme des traditions historiques malgaches », Études océan Indien (Paris, Inalco), no 40-41, p. 11-22. C’est une inversion des valeurs sociales, que l’on retrouve dans les contes de l’Enfant Terrible de l’Afrique de l’Ouest, un personnage qui se caractérise par un comportement « antinormes ». Rakotomalala, Malanjaona, Blanchy, Sophie, Raison‑Jourde Françoise, 2001, Madagascar : les ancêtres au quotidien. On a le sentiment qu'il existe des catégories, mais com ment leurs différences s'articulent-elles? Pendant ce temps, ils ont fait courir le bruit qu’il y avait quelque chose à voir au village. Achetez l'objet dans la catégorie divers. Figure de la fourberie, de l’intelligence et de la réussite, ce duo se réincarne sans cesse au travers des espaces et au fil des périodes, dans les mondes et les espaces sociaux. Contes et légendes du sud-ouest de Madagascar », l’Homme, tome 6/2, p. 129-131, http://www.persee.fr/doc/hom_0439-4216_1966_num_6_2_366800. Le chauffeur leur a donc demandé de réparer sa voiture. Un … Comment expliquer alors l’existence de leurs tombes présumées au Vonizongo ? Heroes of legend, heroes of cult: the popular craft of tales. Entre autres, des officiants y font des offrandes d’alcool : ils boivent puis cassent la bouteille. Indochine : qui est Bob Morane, le héros du titre culte "L'Aventurier" ? En réalité c’est la culture du Kotofetsy sy Imahaka qui domine le monde des affaires malgaches ». Ce rocher était aussi le lieu de prédilection pour organiser leurs mauvais coups. Ikotofetsy et Imahaka se réincarnent au sommet de l’État » ou bien encore un Tweet traitant d’économie18 : « Triste sort pour les PME. Haring, Lee, 2007, Stars and Keys: Folktales and Creolization in the Indian Ocean, [Bloomington:] Indiana University Press. Sens du mot. [Ambohitromby. Mais plus on avance dans l’histoire des deux compères, plus leurs actes sont violents. La star de De rouille et d'os incarne donc Django, un homme hanté par le meurtre de sa famille. 15 Le serment de sang, fatidra, est un rituel permettant à deux individus de créer un lien de parenté fictif, généralement basé sur la relation frères ou sœurs : il implique une entraide réciproque et une communauté complète de biens. Burguet, Delphine, 2006, « Le paysage religieux contemporain en Vonizongo », dans : Blanchy, Sophie, Rakotoarisoa, Jean‑Aimé, Beaujard, Philippe et Radimilahy, Chantal (dir. Le fait que nos deux héros y soient enterrés ne permet pas de dire cependant qu’ils en étaient originaires. Voir la notice dans le catalogue OpenEdition, Plan du site – Contacts – Mentions légales et Crédits – Flux de syndication, Nous adhérons à OpenEdition Journals – Édité avec Lodel – Accès réservé, Vous allez être redirigé vers OpenEdition Search, Ikotofetsy et Imahaka, deux célèbres personnages malgachesIkotofetsy and Imahaka, two famous Malagasy characters, Des vies extraordinaires : les territoires du récit, Héros de légende, héros de culte : la fabrique populaire du récit. On ne dit pas alors anganon-dRanoro, « conte de Ranoro » — ce qui serait presque un blasphème aux yeux de ceux qui lui rendent un culte —, mais tantaran-dRanoro, « histoire de Ranoro ». 3 Le culte des héros doit être clairement distingué de la pratique habituelle du culte des morts, qui consiste, pour des parents proches et des amis, à faire des offrandes à une personne récemment décédée, tandis que le culte des héros était d’une durée prolongée, et pratiqué par une communauté d’adeptes beaucoup plus large. Leur réputation et leurs exploits dépassent le cadre oral du conte, puisque de nombreux ouvrages, notamment pour la jeunesse, relatent leurs méfaits. (Raconte encore ! et augm. Cette série comptera 10 … Le prédicateur du jour, Mgr … La communauté villageoise, le fokonolona, aurait arrêté la destruction du site afin de protéger ce patrimoine (Burguet, 2006). My Hero Academia, c’est l’histoire du jeune Midoriya Izuku, qui rêve de devenir le plus grand super-héros au monde.Problème, dans une société où 80% de la population a des pouvoirs, il fait partie des 20% délaissés par la nature. Their adventures are made of nasty tricks, pranks and frauds, disregarding social and moral values. Fanasinan’ireo jiolahy raindahiny », Gazetiko (quotidien malgache), no 2412, 18 mars, p. 4. Un mode de représentation du Monde dans l’ancienne société sakalava du Menabe à Madagascar, thèse de 3e cycle, Paris : EHESS. Quentin Tarantino s'est inspiré de ce classique du western spaghetti en 2012 pour réaliser Django Unchained avec Jamie Foxx. Rajaonarivelo, Auguste et Zafinandrianjandramalaza, Justin, 1954, Eto Madagasikara, Nosy Malalantsika. culte du héros. Nous avons passé un excellent moment dans la présence du SAINT ESPRIT. On a considéré le culte des héros comme un cas du culte des morts. Découvrez comment tuer et trouver les membres du L’Ordre des Anciens dans Assassin’s Creed : L’héritage de … 1969), Paris : Zones. De plus, la présence matérielle de leurs présumées tombes va à l’encontre du fictif. Renel, Charles, 1915, « Les amulettes malgaches, Ody et Sampy », Bulletin de l’Académie malgache, n.s., II, p. 29-281. On ignore encore le reste du casting. Leur esprit est aussi profond que la mer. » L’homme obéit et s’en alla chez lui se guérir des coups de bâton qu’il avait reçus. 21Certains adeptes de ce culte sont des lycéens et des étudiants qui sollicitent les deux héros pour demander la réussite à leurs examens, apparemment des jeunes… pas très catholiques, prêts à commettre des fraudes, paraît-il. Sorti en 1966, et porté par Franco Nero, Django s'inspire des populaires westerns spaghetti de Sergio Leone. Svp nous faire connaître quels avantages proviennent du culte. Plus les deux héros sont dans la démesure, l’excès, l’anormalité, la monstruosité, plus ces contes valorisent les codes du monde social et les valeurs dites ancestrales. Le culte des Héros a été florissant dans toutes les parties du monde hellénique jusqu'à la fin du paganisme. Dans cet espace politisé, les deux personnages incarnent une multitude de figures que le peuple malgache et les médias utilisent pour figurer l’aspect malin, voyou et intelligent des dirigeants. Actuellement, bien que le Vonizongo fasse partie du territoire des Merina, certains groupes autochtones de la zone se considèrent encore comme Sakalava (Rakotomalala, 1980). 1878) ; trad. 1875, sous le titre Ikotofetsy sy Imahaka, sy Tantara Malagasy hafa koa, Antananarivo : éd. 1 Les conteurs finissent leurs récits par des formules stéréotypées ; dans l’Ouest, on dit : « Tsy zaho ro mavandy, fa ñ’olobe taloha » (Ce n’est pas moi qui mens, mais les gens d’autrefois) ; dans la région de Tananarive, la capitale, on conclut : « Angano, angano ; arira, arira : izaho mpitantara, ianareo mpitsetsitra » (C’est un conte, rien qu’un conte ; c’est une sornette, rien qu’une sornette : je raconte, vous goûtez). Tombes d’Ikotofetsy et Imahaka. Lombard, Jacques, 1993, « Des tombeaux admirables », Xoana (Marseille, Institut méditerranéen de recherche et de création), no 1, p. 83-108. Par exemple, dans le quotidien L’Observateur17, un journaliste titre son article politique : « le Rusé contre le Roublard. 14 Le lecteur peut se référer au recueil malgache de Rabezandrina (1875), à celui en français de Ferrand (1893), au Specimens of Malagasy Folk-lore de Dahle (1877), traduit en malgache en 1908, réédité plusieurs fois, puis traduit en français en 1992. 20Les tombeaux gardent les traces d’offrandes rituelles déposées par les pèlerins. Please let us know what benefits arise out of the worship. ), 1998, la Fabrique des héros, Paris : Éditions de la Maison des sciences de l’homme. Sur les cartes relativement anciennes, les limites du royaume sakalava ne se trouvaient qu’à une quinzaine de kilomètres au nord-ouest de Tananarive. 6 Ceci expliquerait, en partie, le fait que la majorité des gens qui pratiquaient encore le christianisme alors qu’il était interdit sous le règne de Ranavalona I (1828-1861) étaient originaires de la région. Ils assurent la représentation et la présence renouvelée du héros. Il est fort possible cependant que celle‑ci ait été exportée de l’Imerina par les migrants merina9 et aussi et surtout par le biais de l’enseignement, entre autres, au travers du célèbre manuel scolaire bilingue de Carle, Joies et travaux de l’île heureuse, traduit en malgache sous le titre Eto Madagasikara, Nosy malalantsika (ici, à Madagascar, notre île bien-aimée), utilisé à l’époque coloniale et encore aux premières années de l’indépendance, manuel qui comprenait, entre autres, l’épisode de la rencontre d’Ikotofetsy et Imahaka. Raconte encore ! Le vieil homme, notre informateur privilégié, raconte l’histoire d’un des possédés : Un jour, un chauffeur tombé en panne sur la route nationale, à hauteur du lieu de culte d’Ikotofetsy et d’Imahaka, a été possédé par les deux malins. En réalité, un narrateur ne peut débiter d’un seul trait l’ensemble : cela pourrait demander des heures… en supposant qu’il connaisse tous les épisodes. 6Il est nécessaire de savoir que le royaume merina comprenait six « districts », dont le Vonizongo, une zone de transition entre l’Imerina et le royaume sakalava. Ainsi, le « bandit social », « héroïsé » se met au service des petites gens, ce qui fabrique la figure bienveillante du héros populaire. Ikotofetsy et Imahaka ont alors bloqué la porte principale du village. Pour une analyse du culte des héros selon Carlyle comme enjeu épistémologique pour l’histoire, voir Sabina Loriga (2010, pp. URL : http://journals.openedition.org/clo/2632 ; DOI : https://doi.org/10.4000/clo.2632. Cependant, la localisation des tombes d’Ikotofetsy et Imahaka dans le Vonizongo semble sous‑entendre qu’ils seraient morts dans la région et, donc, qu’ils y auraient commis au moins une partie de leurs méfaits. La star de De rouille et d'os sera le héros d'une nouvelle série inspirée du western spaghetti culte de 1966. Cours élémentaire [Écoles de Madagascar], Paris : Hachette ; trad. La tombe d’un inconnu peut alors être qualifiée de tombe vazimba, type de sépulture redoutée. Ferrand, Gabriel, 1893, Contes populaires malgaches, Paris : Leroux. […] Leur volonté de transgresser les coutumes est un acte de révolte.7. Que l'on choisisse d'adorer un Dieu externe (comme un saint), ou une figure héros d'une bande dessinée ou un film, ou les stars de cinéma eux-mêmes, le concept est le même. 53 PAUSANIAS IX, 2, 3. Molet, Louis, 1966, « R. Decary. On peut reprendre les propos de Calame‑Griaule à ce sujet qui parle d’une « véritable “inversion” des valeurs sociales : respect des parents, respect de l’autorité du chef, respect de la hiérarchie des générations, respect des biens matériels et des nourritures, respect de la vie humaine et de la fécondité, reconnaissance des bienfaits, sont successivement tournés en dérision » (1980, p. 247). À vrai dire, ils n’y sont pas enterrés, raconte un notable des lieux, mais ce sont leurs parents qui y sont ; la légende est « fabriquée » juste pour attirer des gens, poursuit-il, et ce sont surtout les jeunes de la capitale qui viennent sur les lieux chaque lundi de Pâques (Rabenaivo, 2006). DOI: 10.7202/004712AR Corpus ID: 162895495. Ikotofetsy et Imahaka lui ont joué un mauvais tour. 14Pour Ferrand, Ikotofetsy et Imahaka possèdent les caractéristiques propres aux bandits, mais il semblerait qu’elles ne soient pas mises en pratique pour faire justice. Abinal, Antoine et Malzac, Victorin, 1899, Dictionnaire Malgache-Français, 2e éd. Qui oserait voler les moutons d’une vieille femme, alors qu’elle a offert l’hospitalité ? Ikotofetsy et Imahaka ont bel et bien existé selon ceux qui leur rendent un culte, et ils ont besoin de leurs esprits pour les aider à surmonter les problèmes de la vie quotidienne dans un monde dominé par les arnaques. Selon Raison‑Jourde (1991, p. 90), ce mois était le premier de l’année chez les Merina, période où se déroulait la grande fête des sampy (idoles) populaires et qui comprenait les rituels de possession. Voir aussi Pierre Centlivres, Daniel Fabre et Françoise Zonabend (1999). Cartouche et Mandrin, Robin Hood ou Rob Roy, n’auraient certainement pas tué et emporté les quelques moutons de la vieille pauvresse qui leur eût donné l’hospitalité. » En effet, ces bandits européens bénéficient d’une bienveillance populaire dans leur pays respectif. 1877, sous le titre Specimens of Malagasy Folk-lore) ; trad. Les héros, le culte des héros et l'héroique dans l'histoire by Carlyle, Thomas, 1795-1881. Usages sociaux du religieux sur les Hautes-Terres malgaches, Paris : L’Harmattan. Parmi ces « histoires » figure, par exemple, celle de Ranoro, une dame qui préféra disparaître dans un lac à la suite de la trahison de son mari (Rakotomalala et al., 2001, p. 435-452) : les narrateurs ne disent pas qu’elle s’est suicidée ou noyée, on croit qu’elle est « encore là » (mbola ao), vivante, à l’endroit où elle a choisi de disparaître, devenu désormais lieu de culte, d’invocation non pas de son esprit, mais de sa personne. Il en est de même de certains artistes malgaches qui mettent en musique leurs aventures. Carle, René, 1952, Joies et travaux de l’île heureuse. rev. Retenons tout simplement que le plus connu est la rencontre des deux lascars en route vers un marché (Ferrand, 1893) : “Où vas-tu [dit Imahaka] ?”“Je vais vendre ce coq, répondit l’autre.”“Moi, je vais vendre une bêche, reprit le premier.”“Eh bien, dit Ikotofetsy, troquons mon coq contre ta bêche.” (Coq et bêche étaient enfermés dans un panier. Lumumba en commune d’Ibanda à Bukavu.. Par ailleurs, ces deux héros incarnent une figure religieuse pour les fidèles du culte ancestral, dont certains invoquent, pour demander la réussite dans leurs affaires, leurs esprits sur leurs tombes présumées, dans le Nord-Ouest de la région de l’Imerina, sur les Hautes-Terres centrales de Madagascar. Les pages qui suivent exposent la mutation de leur légende en histoire et le procédé par lequel les Malgaches la mettent en scène dans le cadre du religieux. Delphine Burguet et Malanjaona Rakotomalala, « Héros de légende, héros de culte : la fabrique populaire du récit Â», Cahiers de littérature orale [En ligne], 79 | 2016, mis en ligne le 18 avril 2018, consulté le 26 février 2021. 9 Les Merina sont un des groupes les plus mobiles de Madagascar : on les retrouve partout dans l’île. 23Ces possédés sont connus pour obtenir de ces deux esprits malins de la richesse et une voiture. Rasta Rockett est diffusé ce soir. Ils ont demandé à la vieille de bloquer la pierre (celle de son tombeau) situé au-dessus du village le temps qu’ils règlent un problème. Dans ce processus d’héroïsation, leur popularité est alimentée dans le domaine religieux avec la tenue d’un rôle médiateur dans le champ de croyance lié au culte des esprits. 17Rappelons que les Malgaches rendent des cultes à différents types d’esprits, dont ceux des ancêtres (Rakotomalala et al., 2001, p. 39-64). Comme pour matérialiser davantage la véracité du récit, la tombe présumée d’Andriambodilova, son mari — donc un monument visible —, située sur une colline, près de la capitale, est devenue, elle aussi, un lieu de culte (ibid.). culte du secret. Some people positively worship the Internet. Inspecteur Gadget : de quel personnage célèbre est inspiré le héros du dessin animé culte ? Cours élémentaire, Paris : Hachette. 25Haring, qui a étudié, parmi la culture immatérielle de l’océan Indien occidental, les traditions orales de Madagascar, estime que la société malgache renferme une richesse considérable (2013, p. 40-41) et évoque Ikotofetsy et Imahaka comme des personnages de contes populaires au côté de héros légendaires ou mythiques, d’animaux, etc.